Agadir: L’art pour la réinsertion des enfants sans abris

Jahr
2012

Les enfants du centre d’accueil Tilila initiés à la peinture
Réalisation d’une œuvre commune

La réinsertion des enfants en situation de rue n’est pas chose aisée. Elle ne peut se faire que par étape car il faut d’abord leur redonner confiance dans leur environnement. Dans cette démarche, l’initiation à différentes activités extrascolaires facilite leur épanouissement et les réconcilie avec la vie en communauté dans un cadre structuré. C’est dans ce sens qu’à la veille de 2012, un atelier de peinture a eu lieu au centre d’accueil et d’insertion implanté dans le quartier Tilila à Agadir. 
L’initiative est celle de Ali Saoudi, un artiste peintre qui vit en Allemagne depuis de longues années et qui a, à son actif plusieurs expositions à travers le monde, notamment aux USA, en Chine, en Europe et au Maroc. Pour lui, l’opération menée au centre Tilila n’est pas nouvelle. C’est une démarche dont il a fait l’expérience déjà en Chine où il a réalisé un travail collectif du genre avec des enfants chinois. Avec les enfants du centre Tilila, c’était aussi la fête pour tous lors de la réalisation d’une œuvre commune. Une expérience partagée avec des chérubins venant de l’extérieur du centre. 
Au-delà d’initier ces jeunes artistes en herbe à l’art de la peinture, il s’agit de leur donner le goût du partage et mettre de l’espoir dans le cœur de tous. Depuis son ouverture en 2010, le centre de Tilila a en fait changé la vie d’une soixantaine de jeunes. Avant d’arriver au centre de Tilila, c’est un long travail qui a été réalisé avec eux pendant quatre ans. Les enfants ont fait un passage dans un centre de jour provisoire dans la commune d’Anza. Aujourd’hui, ces jeunes âgés de 6 à 18 ans vivent épanouis dans ce centre d’accueil. Dans cette structure unique en son genre dans la région d’Agadir, chacun d’entre eux se prépare à l’avenir. Certains sont en train d’apprendre un métier. Electricité, menuiserie, plomberie, informatique, la structure dispense, en effet, des formations mises en place par l’OFPPT. 
Pour d’autres, c’est déjà le temps des stages ou encore l’heure de l’école. Outre les enfants en situation de rue, le complexe d’accueil et d’insertion, est également dédié aux enfants abandonnés. Il offre de même des formations en couture et en cuisine pour les femmes en situation difficile. Le complexe comporte en effet sur un même lieu, un terrain de 1,4 ha, trois structures d’accueil occupant une superficie couverte de 4.000 m². Le projet réalisé dans le cadre du programme INDH, a ainsi permis de réaliser des économies d’échelle. Le tout (constructions et aménagements) a nécessité une enveloppe de plus de 14 millions de DH.

De notre correspondante, Malika ALAMI

http://www.leconomiste.com/article/890180-agadir-l-art-pour-la-reinsertion-des-enfants-sans-abris

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